RDC : Justin Bitakwira et Willy Ngoma porte-parole M23 sanctionnés par l’Union Européenne
Le Conseil de l’Union Européenne a décidé ce jeudi 08 décembre 2022 d’ajouter huit personnes à la liste des personnes faisant l’objet de mesures restrictives en raison de la situation en République démocratique du Congo (RDC). Les mesures restrictives existantes ont été prorogées pour une durée d’un an.
Parmi les huit personnes inscrites sur la liste figurent cinq membres de différents groupes armés à savoir :
- Willy Ngoma, porte-parole du M23;
- Meddie Nkalubo, haut dirigeant des Forces démocratiques alliées (ADF);
- Désiré Londroma Ndjukpa, chargé de défense du groupe Codeco-URDPC;
- Ruvugayimikore Protogène, chef des Forces démocratiques de libération du Rwanda-Forces combattantes Abacunguzi (FDLR-FOCA);
- William Yakutumba, chef de la Coalition nationale du peuple pour la souveraineté du Congo (CNPSC), fondateur et dirigeant de la milice Maï-Maï Yakutumba.
Sur la liste figurent aussi d’autres personnalités comme :
- Justin Bitakwira, homme politique, ancien ministre national et président de l’Alliance pour la
République et la conscience nationale; - Alain François, Viviane GOETZ, un homme d’affaires belge;
-Joseph Nganzo Olikwa TIPI, Commandant adjoint de la 12e brigade de réaction rapide à Minembwe, ancien commandant
du 312e bataillon de la 31e brigade de défense principale.
La plupart d’entre eux sont responsables de commettre de graves violations des droits de l’homme et atteintes à ces droits, ainsi que d’entretenir le conflit armé en RDC. D’autres personnes ont été inscrites sur la liste pour des raisons d’incitation à la violence et d’instrumentalisation du conflit, en se livrant à l’exploitation et au commerce illicites de ressources naturelles.
Au total, 17 personnes font désormais l’objet de mesures restrictives de l’UE, qui ont été prorogées jusqu’au 12 décembre 2023 et consistent en une interdiction de pénétrer sur le territoire de l’UE et un gel des avoirs. En outre, il est interdit aux citoyens et aux entreprises de l’UE de mettre des fonds à la disposition des personnes inscrites sur la liste.
Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une approche intégrée de l’UE visant à soutenir les efforts déployés par les autorités de la RDC pour instaurer une paix durable et stabiliser la partie est du pays. Elle témoigne du rôle actif que l’UE joue en faveur de la région des Grands Lacs, en vue de contribuer à lutter contre les causes profondes de l’insécurité et de les transformer en possibilités pour les pays de la région et leurs populations.
Des mesures restrictives individuelles autonomes de l’UE en raison de la situation en RDC ont été adoptées par le Conseil pour la première fois en 2016 en réponse, en particulier, aux violations des droits de l’homme et à l’obstruction du processus électoral.
Le 5 décembre 2022, le Conseil a décidé de modifier les critères de désignation figurant dans la décision 2010/788/PESC afin de permettre l’application de mesures restrictives individuelles à l’encontre de personnes physiques ou morales, d’entités ou d’organismes qui entretiennent ou soutiennent le conflit armé, l’instabilité ou l’insécurité en RDC; ou qui en tirent profit, ainsi que des personnes responsables d’inciter à la violence ou d’instrumentaliser le conflit armé, l’instabilité et l’insécurité en RDC, notamment en se livrant à l’exploitation et au commerce illicites de ressources naturelles.
Béni Rahayu