Soudan : du coup d’Etat à la démission du Premier ministre, une crise politique profonde

Soudan : du coup d’Etat à la démission du Premier ministre, une crise politique profonde
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a crise politique se poursuit au Soudan. Le Premier ministre Abdallah Hamdok, visage civil de la transition au Soudan, a démissionné dimanche à l’issue d’une nouvelle journée meurtrière dans le pays où les généraux sont désormais seuls aux commandes. 

Alors que la rumeur ne cessait d’enfler et que la presse locale assurait qu’il ne se présentait plus à son bureau depuis des jours, Abdallah Hamdok a expliqué longuement sur la télévision d’Etat avoir tout tenté mais avoir finalement échoué. 

Trois mois après le coup d’Etat, Abdallah Hamdok jette alors l’éponge.

“J’ai tenté de mon mieux d’empêcher le pays de glisser vers la catastrophe, alors qu’aujourd’hui il traverse un tournant dangereux qui menace sa survie […] au vu des conflits entre les composantes [civile et militaire] de la transition […] Malgré tout ce qui a été fait pour parvenir à un consensus […], cela ne s’est pas produit”

a expliqué le Premier ministre démissionnaire dimanche lors d’une allocution officielle.  

Les différentes forces politiques du pays sorti en 2019 de trente années de dictature militaro-islamiste d’Omar el-Béchir sont trop “fragmentées”, a-t-il ajouté, et les camps civil et militaire trop irréconciliables pour qu’un “consensus” vienne “mettre fin à l’effusion de sang” et donner aux Soudanais le slogan phare de la révolution anti-Béchir de 2019 : “liberté, paix et justice”. 

Chaque jour et dans chaque quartier, les Comités de résistance, petits groupes qui organisent les manifestations, annoncent de nouvelles arrestations ou disparitions dans leurs rangs. Les militants appellent à faire de 2022 “l’année de la poursuite de la résistance”, réclamant justice pour les dizaines de manifestants tués depuis le putsch, mais aussi pour les plus de 250 civils abattus lors de la “révolution” de 2019. Outre les morts et la coupure du téléphone et d’Internet, les forces de sécurité sont également accusées d’avoir eu recours en décembre à un nouvel outil de répression : le viol d’au moins treize manifestantes, selon l’ONU. 


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