RDC : L’affaire François Beya décapite l’État de droit (Claudel Lubaya)

RDC : L’affaire François Beya décapite l’État de droit (Claudel Lubaya)
François Beya
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Plus de 45 jours après son arrestation et sa détention au secret, dans une cellule censée être définitivement fermée depuis deux ans, monsieur François BEYA, ancien Conseiller spécial du Président de la République en matière de sécurité n’est toujours pas informé des motifs précis de son arrestation et de son maintien en détention au-delà de la durée de garde à vue autorisée par la Constitution et les lois de la République selon le député national Claudel Lubaya.

Dans une tribune signé ce Mercredi 16 Mars l’élu du Kasaï circonscription de Kananga estime que « le maintien du concerné en détention jusqu’à ce jour ne trouve aucune explication dans aucune loi du pays ». Sauf l’arbitraire peut justifier cet état chose.

En dehors du communiqué martial, aux airs comminatoires des années sombres de la 2ème République, lu à la télévision nationale par le Porte-parole du Président de la République et évoquant des «indices sérieux», personne ni une source officielle quelconque n’a divulgué aucune accusation formelle contre lui. Que dire!

Aussi sérieux soient-ils, Claudel Lubaya pense que ces indices « n’ont jamais été portés à la connaissance du public de même que la menace éventuelle à la sûreté de I’Etat qu’il aurait pu représenter par ses propos, faits et gestes ».

Pour cet élu, l’absence, plus de 45 jours après, de l’information détaillée sur les personnes qui auraient pris part, d’une façon ou d’une autre, à la préparation matérielle d’un possible complot contre l’état, précipite l’opinion dans les spéculations de toute nature qui ne laissent pas indemne, la Présidence de la république.

« Que gagnerait le Congo en exhumant ses vieux démons, quand on sait que sur base des simples communiqués de la Présidence de la République, des personnes dont l’innocence résonne dans nos mémoires jusqu’à ce jour comme l’ancien Premier ministre Evariste Kimba et les pendus de la Pentecôte, l’ancien ministre et député André Guillaume Lubaya et ses compagnons d’infortune du complot dit de Pâques, les colonel Bia mwenze et major Kalume et bien d’autres victimes du procès dit de la Likopa ont perdu la vie dans des circonstances non élucidées jusqu’à ce jour et qui couvriront à jamais de honte, le pouvoir de la 2ème République »

a-t-il écrit.

François Beya bénéficie jusqu’à ce jour de la présomption d’innocence conformément à l’article 17 de la Constitution, dans un Etat dit de droit, « être détenu secret 45 jours après sans assistance judiciaire et ne soit pas transféré devant un magistrat compétent c’est une mesure extrajudiciaire contraire aux lois de la République et aux principes élémentaires de l’Etat de droit ».

Au regard des articles 17, 18 et 19 de la constitution, en l’absence des clarifications officielles et d’une procédure judiciaire régulière, « il ne fait l’ombre d’aucun doute que la détention de monsieur François Beya est illégale. Elle constitue une tache de boue qui souille les institutions en place et met en cause tous les efforts de consolidation d’un éventuel Etat de Droit en République Démocratique du Congo » a conclu Claudel Lubaya.

Lire aussi : RDC : Qui est François Beya

Desk Politique | Asher Lungonzo


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