RDC : «La collaboration militaire FARDC-UPDF est une violation de la constitution» Martin Fayulu
C’est dans une correspondance datée du 05 Février que lui-même a publié sur les réseaux sociaux que le président de la coalition LAMUKA présente ses inquiétudes aux Chefs d’États et de Gouvernements ayant pris part au 35ème Sommet de I’UA à Addis-Abeba.
Le 8 février 2019, pour la première fois, Martin Fayulu avait envoyé une lettre aux Chefs d’États et de
Gouvernements, participants au 32ème Sommet de l’Union Africaine (UA), trois ans après il réitère le même exercice. Martin Fayulu attire leur attention sur la situation chaotique qui prévaut en République Démocratique du Congo, selon l’esprit de cette lettre.
Selon lui, la RDC s’enlise dans des crises. Ce qui préoccupe énormément les congolais tout comme, l’Union Atricaine, au regard particulièrement de récents développements survenus dans le
continent, et plus spécifiquement dans la sous-région Ouest-africaine.
Martin Fayulu qui parle d’un coup d’État en douceur (hold-up électoral), intervenu après les élections de décembre 2018 en
RDC, a produit des dysfonctionnements institutionnels et des pratiques qui ont sévèrement
secoué l’ordre constitutionnel.
“Jamais la RDC n’a été aussi fragile, affaiblie ou exposée à des risques, notamment de guerre civile, en raison du mécontentement croissant de notre peuple qui subit un leadership défaillant au plan interne et un apparent rejet de ses claires aspirations démocratiques de l’étranger”.
Dans cette lettre, Martin Fayulu a voulu souligner quelques situations alarmantes, espérant que l’UA usera de son influence morale et de son rôle politique pour agir en conséquence afin de contribuer à
assurer la paix, la stabilité et le développement démocratique en RDC.
ll s’agit notamment de :
- L’instauration d’un système dictatorial en violation de la Constitution, et de l’instrumentalisation du pouvoir judiciaire;
- La tentative d’instaurer un système de parti unique en créant “l’Union Sacree de la Nation, en
violation de l’article 6 de la Constitution qui reconnait le pluralisme politique en RDC et de l’article 7 qui interdit I’institution, sous quelque forme que ce soit, d’un seul parti sur tout ou partie du
territoire national. Des parlementaires et des dirigeants de partis politiques ont été contraints, sous peine de poursuites judiciaires, d’adhérer à “l’Union Sacrée de la Nation”, la nouvelle structure politique de M. Tshisekedi ; - La détermination de M. Tshisekedi à contrôler les deux principales institutions concernées par le processus électoral en RDC, à savoir : la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI)
et la Cour Constitutionnelle, dont l’indépendance et l’intégrité ont été souillées par le régime en place; - La proclamation de l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’ituri, sans planification ni programmation, et ses multiples prorogations, en violation de la Constitution. Cela a conduit à la résurgence de rébellions et de tueries dans ces provinces ainsi qu’à l’escalade de tués au sein de civils et de manifestants pacifiques, dans un régime d’administration militaire
- La signature, par M. Tshisekedi, de divers accords avec certains pays voisins, notamment l’Ouganda et le Rwanda, en violation de la Constitution;
- L’instrumentalisation du tribalisme, qui mine la cohésion nationale et le développement
équitable.
Face à cette aggravation de la situation, Martin Fayulu sollicite auprès de l’Union Africaine de s’investir pour mettre en place un cadre de discussions entre parties prenantes afin d’adopter des reformes électorales consensuelles et créer un environnement véritablement propice à la tenue des élections libres, justes, impartiales et apaisées en 2023.
Desk Politique | Asher Lungonzo