RDC : Être opposant au gouvernement, faut-il tout rejeter ?
Lorsqu’on s’oppose au gouvernement en place, on peut être tenté de simplement rejeter en bloc toutes ses décisions et propositions. Cependant, cette position n’est pas toujours la plus efficace ou constructive. Un opposant peut parfois jouer un rôle important au sein même du système qu’il critique.
Rejeter tout en bloc n’est pas toujours la meilleure stratégie.
Il est compréhensible qu’un opposant politique souhaite marquer clairement sa différence avec le gouvernement et s’en démarquer fermement. Cependant, adopter une posture de refus systématique peut s’avérer contre-productif. Cela risque de le couper du débat et de l’empêcher d’influencer réellement les décisions prises.
Au contraire, un opposant avisé saura identifier les mesures avec lesquelles il est en accord, tout en s’opposant fermement à celles qu’il juge néfastes. Cette approche nuancée lui permettra de peser davantage sur le cours des événements.
Participer au gouvernement pour mieux le transformer de l’intérieur
Certains opposants font le choix de s’impliquer directement au sein du gouvernement, en acceptant un poste ministériel ou en participant à des commissions consultatives comme le cas de l’opposant Constant Mutamba nommé ministre de la justice dans le gouvernement de Judith Suminwa. Cette stratégie peut sembler paradoxale, mais elle peut s’avérer payante.
En étant présent dans les instances de décision, l’opposant peut influer sur les politiques menées, tempérer les mesures qu’il juge excessives et promouvoir ses propres idées. Il dispose ainsi d’un levier d’action plus important que s’il se cantonnait à une posture de rejet depuis l’extérieur.
Bien sûr, ce choix comporte aussi des risques, notamment celui d’être récupéré par le système ou de perdre en crédibilité auprès de sa base militante. Mais dans certains cas, cela peut s’avérer la meilleure façon pour un opposant de faire aboutir ses propositions.
En somme, être opposant ne signifie pas nécessairement devoir rejeter en bloc toutes les décisions du gouvernement. Une attitude plus nuancée, voire une participation directe au système, peut parfois s’avérer plus efficace pour peser sur le cours des événements.
Djho Mpoyi