‎RDC : Comprendre le dossier Constant Mutamba en 3 points

‎RDC : Comprendre le dossier Constant Mutamba en 3 points
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‎1. Les affrontements de Kisangani en juin 2000

‎En juin 2000, la ville de Kisangani, en République Démocratique du Congo (RDC), a été le théâtre de violents affrontements entre les forces rwandaises et ougandaises, alliées aux rebelles du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD). Ces combats ont causé la mort d’environ 1.200 personnes et la destruction de plus de 4.000 maisons, ainsi que d’autres infrastructures essentielles pour la population locale. En réponse à ces événements, le gouvernement congolais a porté plainte auprès de la Cour internationale de justice (CIJ). En décembre 2005, la CIJ a condamné l’Ouganda à verser 325 millions de dollars américains à la RDC pour les dommages causés lors de ces affrontements. Cependant, ce n’est qu’en 2022 que l’Ouganda a commencé à effectuer des paiements, avec un premier versement de 65 millions de dollars

2. Le contrat controversé de Constant Mutamba

‎En mars 2025, Constant Mutamba, alors Ministre d’État et Ministre de la Justice, a signé un contrat avec une société congolaise nommée “Zion Construction” pour la construction d’un complexe pénitentiaire à Kisangani, d’un montant de 39.877.067 dollars américains. Ce contrat a été attribué sans appel d’offres, ce qui soulève des questions sur la transparence et la légalité de la procédure. De plus, “Zion Construction” a été créée seulement un an avant l’attribution du contrat, avec un capital initial de 5.000 dollars, et ne possède ni expérience ni capacités techniques documentées dans le domaine de la construction

‎3. Les irrégularités dans le paiement

‎Le 16 avril 2025, “Zion Construction” a reçu un premier paiement de 19 millions de dollars, libellé comme le “Lancement des travaux de construction d’un établissement pénitentiaire”. Ce paiement a suscité des interrogations, notamment parce que le compte de la société, ouvert la veille, a été géré par une personne liée à la société elle-même. De plus, selon la loi sur les marchés publics, un acompte ne peut dépasser 30% du montant total, ce qui aurait dû limiter le paiement à environ 11.700.000 dollars. Ces éléments laissent penser à une volonté de détourner des fonds publics par le Ministre Constant Mutamba, illustrant ainsi une culture de corruption profondément enracinée en RDC.

‎En sommes, l’affaire Constant Mutamba met en lumière des pratiques douteuses au sein du gouvernement congolais, où même les jeunes leaders, perçus comme porteurs d’espoir, semblent succomber aux mêmes travers que leurs prédécesseurs. Cela soulève des inquiétudes quant à l’avenir de la gouvernance et de la lutte contre la corruption en RDC.

Djho Mpoyi

‎Sources :
‎1. [Kisangani’s Unhealed Scars: The Six-Day War and the ongoing struggle for justice and accountability – Amnesty International](https://www.amnesty.org/en/latest/news/2024/06/kisanganis-unhealed-scars-the-six-day-war-and-the-ongoing-struggle-for-justice-and-accountability/)

‎3. Benjamin Babunga

‎3. [Armed Activities on the Territory of the Congo (Democratic Republic of the Congo v. Uganda)](https://www.icj-cij.org/case/116)

‎4. [Volume VI – Annexes 4.8 – 4.14 | COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE](https://www.icj-cij.org/index.php/fr/node/142487)



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