L’Union Européenne suspend ses consultations en défense avec le rwanda

Ce lundi, l’Union européenne a décidé de suspendre ses consultations en matière de défense avec le Rwanda et d’initier un réexamen du mémorandum d’entente concernant les matières premières stratégiques. Cette décision fait suite à la détérioration de la situation en République Démocratique du Congo, où les tensions militaires sont à leur paroxysme.

Kaja Kallas, vice-présidente de la Commission européenne et Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, a qualifié la situation de “très grave”. Elle a souligné que l’intégrité territoriale de la RDC est “non négociable”, ajoutant que l’UE est prête à adopter des sanctions en fonction de l’évolution sur le terrain. Kallas a également appelé le Rwanda à retirer ses troupes du territoire congolais, une demande qui souligne la rigueur de la position européenne face à l’aggravation du conflit.

Cette annonce survient après une résolution adoptée par le Parlement européen le 13 février, qui a demandé des mesures plus strictes contre le Rwanda. Les députés européens ont recommandé la suspension immédiate de l’accord entre l’UE et le Rwanda sur les chaînes de valeur des matières premières durables, tant que Kigali maintiendrait son implication dans l’est de la RDC. Ils ont également exigé un gel de l’aide budgétaire directe au Rwanda et l’arrêt de toute assistance militaire aux forces armées rwandaises. Ces mesures visent à éviter que les fonds européens ne contribuent aux opérations militaires dans la région.

L’UE exprime également des préoccupations concernant l’ingérence d’acteurs extérieurs, notamment la Russie et la Chine, dans le conflit en RDC. Selon un communiqué du Parlement européen, ces pays opèrent dans le secteur minier congolais sans respecter leurs responsabilités économiques et sociales, aggravant ainsi la situation locale.

Alors que les combats entre l’armée congolaise et les groupes armés, tels que l’AFC/M23, se poursuivent, la position de l’UE vise à exercer une pression diplomatique accrue sur Kigali. L’Union européenne a clairement indiqué qu’elle n’hésitera pas à envisager d’autres mesures en cas d’aggravation de la situation sur le terrain, marquant ainsi un tournant significatif dans ses relations avec le Rwanda et son engagement envers la stabilité en Afrique centrale.

Chatty Mukanya