Chronique du moment : Coup d’État militaire, à qui le prochain tour ?

Chronique du moment : Coup d’État militaire, à qui le prochain tour ?
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Le Burkina-Faso, le Soudan, la Guinée, le Tchad, le Mali, le Niger et le Gabon, en somme 7 pays africain ont connus le renversement du pouvoir par les militaires en seulement 3 ans, soit 8 coups d’état en seulement 3 ans. La crainte des présidents africains est d’autant plus à son paroxysme et un climat de méfiance a pris naissance dans la vie des chefs d’états vis-à-vis des personnes commises à leurs sécurités.

Avant d’aller plus loin, nous devront d’entre de jeux élucider certaines notions et nous vous prévenons d’avance que l’article sera un peu longue que d’habitude 🙂 .

Qu’est-ce qu’un coup d’État ?

Appeler également putsch, un coup d’État est une « tentative illégale et manifeste de l’armée ou de l’élite au sein de l’appareil d’État de renverser l’exécutif en place ». La cible d’un coup d’État est un dirigeant en exercice, tandis que les auteurs ont des liens formels avec le gouvernement. Cela exclu donc les mouvements qui tentent de renverser l’ensemble d’un gouvernement et qui sont menés par des personnes non liées au pouvoir, telles que les rébellions ou les manifestations de masse.

Et par la suite, pourquoi faire un coup d’état ?

En 2014, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a dénoncé ​​les « insuffisances en termes de gouvernance », mais aussi « la cupidité, l’égoïsme, une mauvaise gestion de la diversité et des opportunités, la marginalisation, les abus des droits humains, le refus d’accepter la défaite électorale, la manipulation des constitutions, ainsi que la révision anticonstitutionnelle des constitutions en faveur d’intérêts restreints et la corruption » comme fréquentes causes des changements anticonstitutionnels de gouvernement.

Selon les études des chercheurs américains Aaron Belkin et Evan Schofer, la solidité de la société civile d’un pays, la légitimité du gouvernement vis-à-vis de la population et le passé du pays en termes de putschs sont des facteurs prédictifs importants des coups d’État.

Enfin, qui sont les candidats potentiels au putsch ?

Cette question a plusieurs facettes vagues les unes des autres, mais pour notre part nous allons prendre : la longévité du pouvoir en place ainsi que la manipulation de la constitution pour n’est pas tombé dans l’amalgame.

Nous signalons par ailleurs que nous allons faire abstraction des monarchies (royaumes). Allons-y :

  1. Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, Président de la Guinée équatoriale depuis 44 ans. Arrivé au pouvoir en 1979, il détient désormais le record mondial de longévité au pouvoir pour un chef d’État encore vivant, sans prendre en compte les monarchies. Il renverse son prédécesseur en 1979, Masie Nguema Biyogo Ñegue Ndong par un coup d’État. Il devient d’abord président du Conseil militaire suprême (1979-1982) puis Président de la République (depuis 1982). Il a été réélu en 2022 avec près de 95% des voix.
  2. Paul Biya, Président du Cameroun depuis 41 ans. Il gouverne le Cameroun depuis 1982. Il détient la deuxième plus longue présence au pouvoir au monde. Depuis 2008, un amendement constitutionnel initié par Paul Biya lui-même, permet au Président de renouveler son mandat un nombre illimité de fois. Il a été réélu en 2018 avec près de 71% des voix.
  3. Denis Sassou-Nguesso, Président de la République du Congo depuis 39 ans. Il reste au pouvoir depuis 39 ans, mais à des fonctions différentes. L’homme politique a exercé les fonctions du Premier ministre de 1979 à 1992, puis, après une pause de cinq ans, en 1997, il est revenu au pouvoir en tant que Président. Il a été réélu en 2021 avec près de 88% des voix.
  4. Yoweri Museveni, Président de l’Ouganda depuis 37 ans. Il est arrivé au pouvoir en 1986 et gouverne le pays depuis lors. Âgé de 78 ans, Yoweri Museveni est considéré comme l’un des plus anciens dirigeants au pouvoir en Afrique et dans le monde. Il a été réélu en 2021 avec près de 58% des voix.
  5. Paul Kagame, Président de la République du Rwanda depuis 22 ans. Appartenant au groupe tutsi qui a connu un génocide dans le pays, le commandant du Front patriotique rwandais (FPR) Paul Kagame a remporté la guerre civile rwandaise et mis fin au génocide en 1994. Il accède au pouvoir en 2000, d’abord en tant que Président par intérim suite à la démission de son prédécesseur. En 2003, il a été élu Président avec 95% des voix. Avant de devenir chef d’État, Paul Kagame a occupé les postes de vice-président et ministre de la Défense. Il a été réélu en 2017 avec près de 98% des voix.

Du reste, seul Dieu sait ce qui pourra arriver dans le futur.

N’oubliez pas ! Un seul mot d’ordre « vivez pleinement l’instant présent ».

Djho Mpoyi


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