Paris : Le jour où Tabu Ley, tout premier africain, s’est produit à l’Olympia

Paris : Le jour où Tabu Ley, tout premier africain, s’est produit à l’Olympia
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Ce jour-là… 12 décembre 1970, Tabu Ley devient le 1er musicien africain à se produire à l’Olympia de Paris. Il joua 26 jours d’affilée (34 spectacles au total, excepté les dimanches), d’abord comme tête d’affiche pendant 16 jours, puis en 1ère partie de Julien Clerc pour 10 jours.

Ce projet de jouer à l’Olympia de Paris naît vers les années 1969. Samba et Léon Xacis (tous deux Ivoiriens) s’investissent, appuyés par le Manager de Tabu Ley (Ngwango Isi Nyoma) et des hommes du Président Mobutu (Mokolo wa Mpombo Edouard et Umba-di-Lutete).

Vers le début de l’année 1970, les 2 ivoiriens invitent M. Bruno Coquatrix (patron de l’Olympia de Paris) à Kinshasa. Ce dernier veut savoir à quoi ressemble cet orchestre congolais, surtout, cet artiste qui veut jouer dans son mythique music hall.

Un spectacle spécial est organisé à cet effet au bar Suzanella (sur l’avenue de l’Université, a quelques pas du rond-point Yolo Médical, quartier Mombele). Bruno Coquatrix est convaincu et accepte de recevoir Tabu Ley sur les planches mythiques de l’Olympia de Paris.

Tabu Ley et ses musiciens passeront 8 mois au Domaine présidentiel de la N’Sele, gracieusement offert par Mobutu, pour préparer le spectacle de I’Olympia. Et ce 12 déc 1970, en début de soirée, Rochereau monte sur la scène de L’Olympia où toutes les places ont été vendues.

Le concert est retransmis en direct sur les ondes de la Radio nationale au Congo. A la tête de son African Fiesta National, avec des musiciens comme Pépé Ndombe, Kassanda René (“Kare”), Empompo Loway, Mavatiku Michelino et autres, Tabu Ley jouera 26 jours d’affilée.

Au retour de Paris, Rochereau et son African Fiesta National font un tour de triomphe à travers tout le pays, avec des chansons comme “Silikani”, “Mundi”, “Chéri Samba”, “Seli Ja”. Le Président Léopold Sedar Senghor estime que Tabu Ley ne peut pas en rester là.

Il l’invite au Sénégal, lui qui, de sa propre main, avait déjà eu peu avant, à adresser une lettre de félicitations et d’hommage à l’auteur de “Mokolo na kokufa”. Le voyage du Sénégal (particulièrement dans la ville de Soumbe Djoum) va inspirer Tabu Ley et son groupe.

Ils donnent ce nom à une danse qui deviendra célèbre sous le nom de “Soum Djoum”. L’année suivante, fort de ce succès, Tabu Ley change le nom de son orchestre: l’African Fiesta National devient “Afrisa International”, comme pour marquer son passage à la scène internationale.

Benjamin Babunga


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